L'ÎLE DES LARMES. Laurence Hubert-Souillot
D’un village de l’Ariège au melting-pot de New York : l’épopée merveilleuse de Baptiste et de son ours Martin au début du XXe siècle.
Tradition probablement issue des Balkans, le métier de montreur d’ours connait un essor dans les régions montagneuses d’Europe du xixe siècle jusqu’en 1914. Malgré la cruauté du dressage, ce
métier itinérant a permis à un grand nombre de paysans sans terre de survivre et de voyager, pour certains, jusqu’au-delà des mers. Lors d’un voyage à New York, l’auteure découvre un squelette
d’ours naturalisé au Museum d’histoire naturelle. Cet animal aurait voyagé depuis l’Ariège avec son maître. C’est le point de départ d’un long travail de recherche et de curiosité qui conduit
quelques années après à la rédaction de ce roman d’apprentissage et d’émancipation : c’est l’aventure de Baptiste, l’un des leurs, et de Martin, son ours, que raconte Laurence Hubert-Souillot
dans L’Île des larmes.
En 1904, à 15 ans, dans un village au cœur des Pyrénées, Baptiste n’a qu’un rêve : devenir montreur d’ours. C’est l’espoir de s’émanciper de son père violent et, peut-être, de quitter son
village. Face à son insistance, son oncle et mentor, Ernest, paysan solitaire aux idées libertaires, lui offre un ourson. Charge à lui d’en prendre soin, de l’élever et de le dresser. Quelques
années plus tard, Baptiste entreprend le voyage vers New York, accompagné de son ours Martin. Grâce au talent et à l’intelligence de ce dernier, Baptiste rêve de succès mais d’abord d’une vie
meilleure. Ils embarquent au port du Havre, à destination d’Ellis Island !
De la campagne ariégeoise — où la vie quotidienne des hommes et des animaux se confond, où leurs rapports balancent constamment entre solidarité, tendresse et cruauté — jusqu’au melting-pot
new-yorkais — où les immigrés se confrontent à l’apprentissage de la langue, à la misère, aux tensions entre communautés —, les amitiés et les amours, les déconvenues et les espoirs rythment la
vie de saltimbanque de Baptiste et de Martin.
L’auteure manie merveilleusement son récit et offre avec ce premier roman une longue quête contre le désenchantement. La fin rend hommage à la grande tradition des romans d’aventure : tragique,
surprenante et lumineuse.
Laurence Hubert-Souillot est née à Toulouse. Professeur de lettres modernes, elle quitte l’Ariège pour rejoindre Paris. L’auteure s’est très tôt intéressée au mouvement ouvrier et au versant
libertaire de son histoire. Des amitiés avec des historiens du mouvement anarchiste, Abel Paz et Alexandre Skirda, des rencontres et des lectures ont été déterminantes. C’est un fil qui relie la
Commune et Vallès à Mai-68 et Debord, via Traven et Calaferte, Fred Deux et Ferré, René Char et Annie Ernaux.
Format : 140 x 225 mm
Pagination : 216 pages
ISBN : 979-10-97127-29-9
Prix : 18 €
— Couverture illustrée par Xdaiart —